Divine Carcasse35mm-88min. Long-métrage produit par Underworld films, avec Szymon Zaleski, Alphonse Atacolodjou, Simonet Biokou. Image : Etienne de Grammont Ce film est constitué de la sagesse d’un conte africain, de la qualité d’une observation ethnographique et de quelques atouts de la fiction. Le personnage principal est une vieille bagnole de marque Peugeot 403 qui débarque d’un cargo au Bénin. Conduite d’abord par un Européen, elle tombe en panne, change de propriétaire, puis cesse définitivement de rouler. Son histoire est faite de passages de mains en mains, d’une culture à l’autre, d’un usage utilitaire à une fonction d’inspiration religieuse. En effet, en une spectaculaire métaphore de la transsubstantiation, la 403 immobilisée est démantibulée pour être réinventée sous la forme d’une sculpture ayant valeur de fétiche. Dominique Loreau a mis en scène des personnages qui jouent (presque) tous leur propre rôle. Les plans souvent assez longs et les cadrages larges permettent au réel de se mêler de la prise de vue, de la documenter, d’y instiller l’épaisseur des situations dans lesquelles le récit progresse. La fiction est sans arrêt congédiée, ou plutôt relativisée, par la saisie documentariste des scènes. Avec une petite équipe de cinq personnes, la cinéaste avait décidé de faire la part belle à l’improvisation. Etonnamment, le film entre en symbiose avec la société béninoise. Le fétiche fabriqué pour les besoins du film n’a pu l’être que parce qu’un village avait précisément besoin d’une nouvelle figure rituelle. divine carcasse, film de Blancs, était devenu, momentanément du moins, une part constitutive d’une identité culturelle africaine. Au terme de ce parcours, le film offre, entre documentaire et fiction, le spectacle d’une contamination fertile et réciproque de deux visions du monde. Pour en savoir plus : Presse papier : Presse web :
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